Le jeu est la principale source de développement des enfants, c’est le moyen le plus naturel de développer son intelligence et ses capacités aussi bien manuelles qu’intellectuelles. C’est également un mode d’apprentissage à privilégier. Quand l’enfant joue, il n’a pas l’impression qu’il apprend et pourtant il développe ses capacités et ses connaissances.
La pédagogie par le jeu est une approche qui favorise le recours à des activités ludiques pour stimuler l’apprentissage de l’enfant. Le jeu libre et le jeu dirigé sont deux formes d’apprentissage par le jeu. Le premier est autodirigé et dicté par la propre motivation de l’enfant, alors que le second est encouragé par les adultes et vise à établir un objectif d’apprentissage spécifique. C’est donc par l’intermédiaire du jeu dirigé que l’élève va intégrer les apprentissages vus en séance.

Le jeu un véritable outil d’apprentissage.
Le jeu permet en effet de « déformaliser l’apprentissage », Sauvé et al. en 2007 souligne combien le jeu favorise l’apprentissage, notamment par le rôle que jouent l’engagement personnel et les émotions. Il précise que la motivation crée « des conditions favorables à l’apprentissage et, en ayant un impact positif sur les apprentissages cognitif, affectif et psychomoteur […], le jeu motive l’apprenant, structure et consolide les connaissances, favorise la résolution de problèmes et influence le changement des comportements et des attitudes des jeunes ». Le jeu est alors vu comme vecteur de motivation.
Lors des séances de rééducation de l’écriture, le jeu me permet de garder l’enfant dans une attitude positive face à une activité qu’il peut voir comme une contrainte ou avec laquelle il n’adhère plus. En rendant l’enfant acteur, il conserve le désir, la motivation et le plaisir d’apprendre. Cette volonté étant essentielle dans les apprentissages.
En effet, le plaisir libère dans notre cerveau des neurotransmetteurs qui améliorent notre mémoire, notre concentration, notre motivation. A l’inverse s’ennuyer, ou éprouver une certaine lassitude fait chuter nos performances.
Un joueur « obligé » de jouer peut même se prendre au jeu et par conséquent être bien plus efficace, l’activité devenant réellement un jeu !
Le jeu a de multiples atouts en rééducation :
- il motive l’enfant, facilite sa concentration et stimule sa mémoire ;
- il le rend actif car il collabore ;
- il modifie le rapport au savoir : le hasard, souvent présent, atténue la crainte de l’erreur, de l’échec, qui peut diminuer les capacités de certains ;
- il donne à l’enfant un but précis, concret qui l’incite à s’impliquer ;
- Il apporte du renouveau en cours de séance ou d’une séance sur l’autre ;
- Il aiguise la curiosité de l’enfant sur les différents supports disponibles au cabinet.
Les enfants osent alors plus et arrivent à se surpasser, prenant le jeu comme un défi. Le jeu devient un moteur de la rééducation, il motive l’élève à aller de l’avant et ce, aussi bien dans le travail de la motricité fine que dans l’apprentissage du geste de l’écriture.

Une aide pour la rééducatrice
Le jeu peut permettre à la graphopédagogue de différencier sa pédagogie, la modification des règles et des exigences pouvant permettre une adaptation aux besoins diversifiés des élèves.
Ces activités préparées, adaptées aux élèves, trouvent leur place dans ma progression au fil des séances. L’efficacité et la pertinence de ces pratiques dépendent de la manière dont le jeu est introduit et mis en œuvre. Il est certain que le jeu ne remplit ces fonctions, que s’il se pratique à des moments bien définis et préserve un niveau d’exigence qui assurera à l’enfant la satisfaction de l’effort et de la difficulté surmontée.
Bien-sûr, adopter une pédagogie par le jeu, ce n’est pas donner des jeux aux enfants et les laisser s’amuser, sans intervention. Il faut considérer l’apprentissage ludique comme un moyen de transmettre des connaissances et non comme une possibilité de décharge. Bien au contraire. La graphopédagogue garde durant l’activité un rôle actif.
Je considère aujourd’hui que créativité et imagination restent un pan important du métier de graphopédagogue. Par le jeu, en les fabriquant, les cherchant, je trouve également, à l’instar de mes élèves, un réel plaisir !
Enfin, si le jeu offre de nombreux avantages dans les apprentissages, il n’est pas à utiliser tout le temps. Outil bénéfique, il doit, néanmoins, se pratiquer à des moments précis et préserver un certain niveau d’exigence, sans quoi son efficacité sera moindre.
“Le jeu, c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie”. Pauline Kergomard
Sources principales :
Cahiers pédagogiques – Un mode d’apprentissage efficace par Evelyne Vauthier N°448 – Dossier « Le jeu en classe »
La pédagogie par le jeu : https://www.lasalledesmaitres.com/pedagogie-par-le-jeu/.